Droguiste diplômé, Christophe Roggen prodigue ses conseils santé et bien-être dans son officine, à Estavayer-le-Lac. Il convoque ici quelques souvenirs pour parler de la cannelle, un ingrédient qu’on retrouve dans Les Infusions Lioba «La chaleureuse» et «L’assoiffée».
«La simple évocation d’un thé à la cannelle me replonge dans des instants magiques de mon enfance. En rentrant à la maison après l’école, je m’arrêtais à la ferme, chez mon copain Benoît. Je vois encore, sur la table de la cuisine, une nappe verte avec une théière fumante. Sa maman avait préparé un excellent thé à la cannelle abondamment sucré que nous savourions avant d’aller jouer.
Dans le monde paysan, le thé noir associé à la cannelle permettait d’éviter les gastro-entérites et les diarrhées; la cannelle avait aussi pour mission de redonner du courage lors de travaux harassants. En Europe, l’infusion d’écorce de cannelle s’utilise depuis le XIIIe siècle, mais son coût élevé la destinait en premier lieu à la noblesse. Aujourd’hui, accessible à toutes les bourses, elle est présente dans presque toutes les cuisines. En période de fêtes, la poudre de cannelle entre dans la composition des épices pour biscômes. Le froid hivernal invite à boire en famille du thé à la cannelle qui, grâce à sa saveur agréable, est facile à proposer aux enfants. Un vin chaud à l’occasion d’une manifestation en plein air et revoilà la succulente épice! En été, elle désaltère. La cannelle trouve dans «La chaleureuse» et «L’assoiffée», deux mélanges des Infusions Lioba.
Le Sri Lanka est le berceau originel du cannelier, dont il est le troisième producteur mondial.
En Inde, la cannelle est utilisée pour stabiliser le taux de glycémie et entre dans la composition de certains remèdes ayurvédiques contre le diabète. Le chaï, une boisson populaire où l’on retrouve la cannelle associée à la cardamome, à l'anis étoilé, au fenouil, au poivre, aux clous de girofle voire à la coriandre, à la muscade ou encore au cumin, est bue en famille ou entre amis.
Le Sri Lanka, aussi appelé Ceylan, est le berceau originel du cannelier et en est, aujourd’hui, le troisième producteur mondial. La qualité de la cannelle de Ceylan est largement supérieure à celle produite en Indonésie ou en Chine par exemple.
Une main-d’œuvre nombreuse s’affaire à prélever dans la nature à l’aide d’une machette les branches et les tiges. Débarrassées de leurs feuilles, elles sont lavées et écorcées. On dénude alors les sections les plus longues possibles afin de retirer l’écorce interne, celle-ci est fourrée de plus petits fragments d’écorce puis séchés. Lors de ce processus, l’écorce s’enroule sur elle-même. Une fois que cette dernière est sèche, les ouvrières la découpent en bâtons longs de dix centimètres à l’aide d’une scie circulaire.»
Cinnamomum zeylanicum
Le terme «cannelle» vient de l'ancien français canele ou kanele, de canne «roseau, canal, conduit», par analogie à la forme que prend l’écorce du cannelier lorsque celle-ci est séchée.
Sont acceptés «cannelle» dérivant de canne et «cannelle» de canal.
La cannelle est produite à partir du cannelier de Ceylan (Cinnamomum verum), une espèce d’arbre haut de deux à cinq mètres, au feuillage caractéristique présentant trois nervures. Elle appartient à la famille des lauracées et est originaire du Sri Lanka. On utilise son écorce pour produire des bâtons, de la poudre et aussi de l’huile essentielle. Les feuilles permettent d’obtenir une huile essentielle de qualité différente et dépourvue de cinnamaldéhyde.
Cette plante ayurvédique stimule les voies digestives et régularise la flore du côlon. Les tanins, que la cannelle contient, empêchent les virus de s’accrocher aux villosités intestinales. Souvent associé au thé noir, le miracle de Ceylan permet de lutter efficacement contre les diarrhées. Stimulant immunitaire, la cannelle maintiendrait en bonne santé, grâce aux puissants antioxydants que sont les cinnamaldéhydes contenus uniquement dans l’écorce. Comme beaucoup d’épices, elle est réputée aphrodisiaque. CHR |